Évolution du sauvetage d'urgence préhospitalier : ramasser et courir contre rester et jouer

Nous entendons souvent parler de « scoop and run » et de « stay and play ». Ces deux philosophies du soin préhospitalier, qui représentent l'histoire du secours d'urgence, semblent s'opposer l'une à l'autre

DÉFINITION DE SCOOP ET RUN

Scoop and run se traduit littéralement par « charger et courir ».

Ces termes désignent l'acheminement le plus rapide possible d'un patient vers un établissement hospitalier, lui permettant de bénéficier de soins dans un hôpital.

Le concept clé est donc de ne pas retarder le transport du patient.

Pour ce faire, les soins ne seront pas initiés sur place dans la mesure du possible.

Les techniques seront souvent limitées à BLS sur les lieux, avant de déclencher la SLA dans le ambulance, ou lors de la gestion de l'hôpital

DÉFINITION DE SÉJOUR ET DE JEU

Stay and play est une approche caractérisée par le fait que, contrairement à scoop and run, les soins sont privilégiés par rapport aux transports.

Dans cette approche, on considère que le patient ne peut pas être transporté sans être au préalable stabilisé.

La philosophie est que plus le traitement, même temporaire, est commencé tôt, moins le patient utilisera de systèmes compensatoires, limitant le choc et augmentant les chances de survie et d'autonomie.

HISTOIRE DE SCOOP AND RUN ET STAY AND PLAY

Nous associons généralement ces deux philosophies à des systèmes spécifiques.

Scoop and run » est l'apanage des systèmes anglo-saxons, tandis que « stay and play » est propre aux systèmes utilisant des médecins préhospitaliers.

On parle aussi de « médicalisation du front ».

En effet, jusqu'aux années 1960, les systèmes fondés sur les politiques de soins anglo-saxonnes pratiquaient le scoop and run.

Cela était dû aux limites de la formation des différents intervenants (EMT-B, AEMT, Ambulanciers, etc.).

D'autre part, la qualité technique de ces mêmes travailleurs en situation traumatique leur a permis de promouvoir cette méthodologie, obtenant des résultats suffisamment intéressants en termes de survie et d'autonomie.

Les Européens, en revanche, et plus particulièrement les Français, entament rapidement la médicalisation « du front », avec l'arrivée des soins sur le champ de bataille à l'initiative du jeune chirurgien-chef de la grande armée sous Napoléon Ier, initiateur de médecine d'urgence : Dominique-Jean Larrey.

SCOOP AND RUN ET STAY AND PLAY : LEQUEL CHOISIR ?

Aujourd'hui, les comités scientifiques ont suffisamment développé leurs politiques de traitement pour avancer dans leur prise en charge.

Scoop and run est maintenant limité aux situations qui l'exigent.

Ceci est particulièrement vrai pour certaines lésions traumatiques, obstétricales ou cardiovasculaires, notamment lorsque l'hémostase est compromise et ne peut être contrôlée que par une ou plusieurs interventions chirurgicales réalisées au bloc opératoire.

En revanche, le stay-and-play est discuté, mais persiste.

D'une part, on découvre l'émergence et l'intérêt du SMUR pour les méthodes proposées par le célèbre comité du Collège des Chirurgiens, à travers les formations NAEMT qui se développent dans nos pays.

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QUEL DOMAINE D'APPLICATION POUR CHAQUE MÉTHODE ?

Eh bien, c'est très simple. Seul l'opérateur sur le terrain est en mesure d'évaluer chaque situation et de réagir en conséquence.

Tout dépend de son niveau de compétence, de la réglementation régissant ces compétences, du lieu d'intervention, de la proximité d'un hôpital ou d'un service spécifique, de la configuration de la situation, des dangers éventuels, de la nature de la d'urgence, sur la physiopathologie, etc.

De nombreux paramètres sont à peser.

Il y a beaucoup de paramètres à peser dans la décision.

Bien sûr, le facteur prédominant reste les connaissances et la capacité d'analyse de l'intervenant !

UNE ALTERNATIVE : JOUER ET COURIR

Nous parlions plus haut de l'émergence (loin d'être nouvelle) d'une autre philosophie.

Cela s'appelle jouer et courir.

Cette méthode, inspirée des deux concepts précédents (preuve que tout le monde avait raison) consiste à traiter le patient pendant qu'il se dirige vers la salle d'accueil (voir le lien avec les théories du professeur Böhler ?).

On avancera que la recherche de certains diagnostics nécessaires à un traitement spécifique, comme l'infarctus du myocarde, qui nécessitera un traitement précoce et une orientation différente du SAMU traditionnel, ou le traitement pré-hospitalier de certaines étiologies médicales qui nécessitent une certaine stabilité, comme comme des crises convulsives ou une hypoglycémie sévère.

Cette alternative pourrait permettre de réduire les délais inhérents au traitement du patient.

Et finalement, n'est-ce pas ce qui se pratique de plus en plus ?

SCOOP AND RUN AND STAY AND PLAY : DIFFÉRENTS SYSTÈMES POUR DIFFÉRENTS ENTRAINEMENTS

Ici, le sujet sera plus large. En effet, il est difficile de parler de méthodes et de compétences sans parler de formation.

Une norme correspondant à la pratique du scoop and run dans les systèmes anglo-saxons, associée à des soins de base (BLS), associée à un niveau d'études de base, a été établie dans les mœurs.

En revanche, la méthode stay and play correspond à un niveau avancé de soins (ALS), plutôt associé à des études avancées.

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CONCLUSION

La médecine a toujours été dans un état de flux permanent.

Les perspectives de traitement s'élargissent de plus en plus tandis que les principes fondamentaux s'affirment chaque jour davantage.

À cet égard, à quoi bon se limiter à des dogmes archaïques tels que scoop and run ou stay and play

La formation évolue (presque) partout dans le monde pour les praticiens de terrain, permettant à chacun de construire un raisonnement clinique qui lui laisse une certaine latitude d'adaptation à de nombreuses situations.

Il faut parler de formation, c'est encore le seul moyen de soigner correctement un patient !

Pour en savoir plus:

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Ambulancier

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